Inscrit depuis 2017, mais je n’étais pas forcément très active car je fais parti en parallèle de plusieurs autres groupes de parole et puis est venu le moment où j’ai eu besoin de me couper de la sphère « agoraphobes ». Ce qui change avec ton site c’est qu’on se focalise sur les avancées, sur les challenges, c’est un site rempli d’optimisme qui donne envie de se battre et d’avancerensemble; raison pour laquelle j’ai envie de m’y investir.

Ma devise

Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.

Je suis dans le(s) groupe(s)

Rouen

Je pense être agoraphobe depuis…

Je pense que l’agoraphobie s’est installée progressivement et de manière sournoise. J’ai réellement pris conscience que j’étais agoraphobe il y a plusieurs années. Il y a huit ans mais je pense qu’elle était en moi depuis plus longtemps que ça en vérité. Au début, je l’ai considéré comme de simples crises d’angoisses, une mauvaise étape de ma vie qui allait prendre fin du jour au lendemain. J’étais en seconde. J’ai eu du mal à mettre un mot sur ce que je ressentais et puis tout est allé si vite. J’ai fait des recherches sur internet, j’ai vu que je n’étais pas seule à être si paniquée par des situations qui auparavant me paraissaient tout à fait normales. Mais surtout, j’ai compris que je ne devenais pas folle. J’avais 16 ans quand j’ai compris ce qui me tombait dessus.

Mon évolution

Chaque jour, les gestes du quotidien me paraissaient de plus en plus insurmontables. Il était trop difficile pour moi d’accepter qu’une réelle phobie s’installait alors je l’ai laissé s’accaparer de moi et j’ai laissé ça traîner en moi. J’ai subis l’agoraphobie mais aussi la vie.

A 17 ans, j’ai senti que j’allais passer a côté de ma vie. J’étais incapable d’y faire face seule. J’ai commencé ma première thérapie. Une psychanalyse. Au bout de quelques jours, j’ai arrêté. Je n’arrivais pas à m’ouvrir et je pense qu’au fond de moi j’étais pas suffisamment prête à me battre.

Le déni , ça aide au début.. on se dit que ça va passer… et puis les années filent..

J’étais arrivée au point de ne plus pouvoir prendre un bus, un métro, passer sous un tunnel, entrer dans une banque, un supermarché, un cinéma, monter en voiture, partir à plus de 5km de chez moi, rester seule chez moi, me rendre à des rendez-vous, à dessituations qui m’empêchaient de fuir dans l’immédiat. Le quotidien était rythmé pour éviter toutes ces situations; ça a été très compliqué pour moi mais aussi pour mon entourage. Ma mère travaillait de nuit et ça a été très compliqué de la laisser partir puisqu’iIm’était impossible de m’endormir si j’étais seule. Tout était en fonction de l’agoraphobie. Une organisation pire que dans une famillenombreuse..

Cela a duré environ 4 ans sans aucune progression ni régression, je crois que j’étais déjà au plus bas. Je me contentais de ce que je pouvais faire et fuyais tout le reste.

A l’âge de 20 ans, j’ai rencontré beaucoup de difficulté, j’allais foutre en l’air mes études de psychologie. Je suis allée voir un psychiatre, je le voyais une fois par semaine puis les rendez-vous se sont de plus en plus espacés. Je prenais un traitement (anti-dépresseurs, anxiolytiques et somnifères). J’avais l’impression de ne pas m’en sortir mais juste de stagner sans rien ressentir, ni la peur, ni l’envie de vivre.

J’ai décidé d’arrêter le traitement plusieurs mois après. J’ai rencontré un hypno-thérapeute, je n’ai pas non plus trouvé de solutions miracles auprès de cette personne mais je me détendais lors de nos séances d »hypnose.

Et puis il y a eu ce jour, ce jour où mes parents sont partis en vacances à l’étranger, au même moment j’ai vécu une rupture sentimentale assez douloureuse, je n’avais plus de repères, plus de béquilles. Le peu de choses que j’arrivais à faire devenait maintenant impossible à réaliser.

J’ai eu une sorte de « déclic » . Je savais que si je restais dans une telle situation, j’allais pas avoir le courage de m’en sortir.

J’ai rencontré une infirmière-psychologue dans un centre hospitalier spécialisé dans les maladies mentales. J’étais au stade le plus élevé de mon agoraphobie.

Ce qui a marché pour moi

Avec cette infirmière, j’ai eu l’opportunité de découvrir la thérapie comportementale et cognitive. La TCC est ce qui a le plus fonctionné sur moi. On s’est directement attaquer à mes difficultés par des exercices centrés sur mes symptômes et selon mon évolution. Je n’avais pas envie de comprendre, de savoir, pourquoi j’étais devenue l’opposé de ce que j’étais auparavant, je n’avais pas envie de faire un retour dans le passé. J’avais besoin de cette thérapie et pas d’une autre car on s’occupait uniquement du présent pour aller mieux. J’ai appris à comprendre le fonctionnement de mes symptômes (le sentiment de perdre le contrôle, de devenir folle, de vouloir se faire mal, la tête qui tourne , les membres engourdis, le coeur qui bat comme si on avait fait un marathon, les nausées, le sentiment de chuter et d’être étranglé..). Avoir une explication scientifique m’a aidé car ça m’a permit de rationaliser et de pouvoir agir sur mes attaques de panique par des méthodes de respiration et de relaxation.

J’ai appris à anticiper non plus pour éviter mais pour m’exposer. Pour avoir suffisamment de techniques pour affronter les attaques de panique.

Nous avons dressé une liste de mes peurs en fonction de la plus petite jusqu’à la plus grande.

je travaillais les challenges chaque jour jusqu’à ce que l’angoisse disparaisse pour chaque épreuve.

Manque de temps, la thérapie s’est arrêté au bout d’un an. Je l’ai continué seule grâce aux conseils de mon infirmière-psy. Je faisais la même démarche, objectif par objectif. Je ne me rendais pas forcément compte de l’importance des petites victoires. Mais aujourd’hui je le referai car avec du recul, je pense que c’est ce qui m’a sauvé. Il faut se confronter, s’exposer et ne pas fuir pour s’en sortir. J’ai aussi beaucoup de chance d’avoir un entourage et quelqu’un dans ma vie qui me soutiennent et m’aide à me battre.

Aujourd’hui je peux aller seule et sans difficulté dans des lieux publics, au cinéma, dans une banque, dans un concert, en plein centre ville, prendre ma voiture.

Pour les plus grandes distances, le métro, le bus, je reste accompagnée de certaines personnes, celles en qui j’ai confiance; j’ai encore besoin de ça. Mais maintenant ça ne m’est plus complètement impossible.

Récemment, j’ai pris l’avion avec mon petit ami pour rejoindre ma meilleure en Irlande. Il m’a fallu beaucoup de préparation (méditation, relaxation..) mais j’ai hâte de réitérer l’expérience.

Perdre mes repères a été régénérateur et a éveillé en moi l’âme de voyageuse qui était enfouie depuis des années.

Mes challenges futurs

relativiser, accepter mes peurs et m’écouter.

Mes challenges futurs : partir voyager à travers des milieux sauvages en mode bivouac, découvrir la Norvège et l’Islande.

Pour moi, dans 5 ans…

Je vis actuellement en Normandie, j’espère que dans cinq ans, mon projet sera réalisé. Je souhaite déménager dans le Sud avec mon petit ami auprès de ma meilleure amie. J’y crois et je suis sûr que cela arrivera.

Nous avons aussi une mappemonde sur laquelle il nous reste énormément de pays à gratter…

Un mot pour ceux qui me lisent

Ne jamais croire que l’agoraphobie est incurable, elle sera en vous pour toujours mais la persévérance et les expositions régulières vous aideront à vous en sortir de plus en plus . Si certains y arrivent, alors on en est tous capables. Il n’y a aucune solution miracle, malgré les échecs, la souffrance, la fatigue et parfois l’envie d’en finir, gardez-en vous l’espoir qu’un jour vous ne serez plus le simple spectateur de votre vie. Ne sous-estimez pas vos ressources et soyez fiers de vous à chaque challenge réussi ou entrepris même si vous n’allez pas au bout. Chaque petit pas est une victoire.

Une expérience marrante de paniqueur !

Un jour d’examen lors de mes études de psychologie. Impossible de prendre le bus seule, personne pour m’y accompagner. Après une nuit de travail, ma mère me rejoint à la maison pour faire la route en bus avec moi. Le bus était trop blindé, on descend. Je ne pouvais plus monter. On s’est retrouvées, mère et fille à faire du stop en pleine journée, en plein centre ville pour aller a la fac qui était a même pas 5km alors qu’il y avait plein de bus… La conductrice qui nous a emmené n’a pas compris pourquoi on faisait du stop…

Toutes les fois où je m’exposais dans des lieux fréquentés. Quand je passais une heure à monter et descendre par le même ascenseur du centre commercial ou que j’entrais et sortais d’une banque sans arrêt en prenant des notes. J’ai bien crû que l’agent de sécurité allait me virer.

Sans compter tous nos diverses mensonges farfelus dans lesquels on s’emmêle les pinceaux pour éviter des situations…

Mon gri-gri

Une bouteille d’eau, c’est indispensable pour moi et quelques cachets à portée de main pour les « au cas-où »..

2 Commentaires
  1. Jayjay 5 ans Il y a

    C’est cool de te lire. De beaux objectifs. Ça va le faire c’est sûr. Tu vas te régaler. Bon courage et de la force pour toi.

  2. ncze 5 ans Il y a

    Ton parcours est très inspirant et motivant !
    Je te souhaite beaucoup de réussite dans tes projets futurs :)

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