Les évitements sont une porte de sortie à nos phobies. Ils nous permettent d’échapper à la réalité, à nos émotions, surtout nos angoisses, et finalement à entretenir le processus de peur! En psychologie, on parle de comportement de défense mis en place pour ne pas se trouver confronté avec une situation redoutée. Parfois les évitements sont conscients, et parfois ils le sont moins, et souvent ils sont totalement inconscients. Les évitements ont des conséquences : à court terme ils permettent de fuir une situation et ils soulagent. À long terme par contre, ils ont des conséquences lourdes puisqu’ils aggravent nos peurs, ils nous confortent sur nos phobies, nous font mettre en place des stratégies parfois complètement dingues, et ils nous épuisent!
Oui, c’est épuisant l’évitement, moralement, psychologiquement, physiquement, mais aussi pour l’entourage.
Voici quelques exemples d’évitements.
Georges roule sur le périph, il n’est pas à l’aise surtout quand il y a du monde, et même s’il a entamé une thérapie, il va mieux, mais le problème persiste, quelque chose cloche. Il aura suffit que le thérapeute monte avec lui dans la voiture pour que celui-ci comprenne qu’il avait encore des comportements d’évitement: il se mettait sur la file de droite, “prêt à sortir”, “au cas où”, il ouvrait la fenêtre même quand il faisait -3 °C, et il mettait de la musique pour “penser à autre chose”. Le fait est qu’il a mis en place ces stratégies pour éviter l’angoisse, pour se rassurer. S’il se rassure, c’est donc que c’est dangereux, et le periph restera quelque chose de dangereux tant qu’il n’a pas complètement arrêté ces évitements.
Sarah est terrifiée par le RER, elle arrive à le prendre, à rentrer dedans, mais dès qu’elle arrive à Gare de Lyon, elle fait un changement, prend le métro jusqu’à Chatelet, puis reprend le RER: la station entre Gare de Lyon et Châtelet est longue, elle dure environ 2 minutes mais par rapport au métro (40 secondes) c’est très long. Pour elle, rester enfermée 2 minutes au lieu de 30 secondes est dangereux, et va donc perdre un temps incroyable à faire deux changements, marcher et attendre, pour reprendre le même RER.
Les évitements font partie de notre quotidien, nous les agoraphobes, il est temps de se regarder, de se décrypter et d’entamer un autre processus.
S’observer
Observez-vous, prenez conscience de ces évitements et comprenez-les! Sortez-vous dans certaines situations obligatoirement avec votre ventoline, votre xanax ou votre téléphone? Êtes-vous obligé d’ouvrir la fenêtre dans la voiture, d’aller au supermarché à 15h et non 19h, ou de contourner cette avenue qui vous terrifie? Pourquoi faites-vous telle chose alors que naturellement ou pratiquement vous devriez faire l’inverse? Est-il possible que cela redevienne plus simple un jour?
Je suis devenue la championne de l’évitement. Je prends tjr le dernier ou le premier rdv médical ou administrative. Ça m’évite l’ attente dans la salle d’attente au milieu d’une foule de personne. Je choisis tjrs de faire mes courses en semaine entre 14 h et 16 h, tjrs pour éviter la foule et juste à 500 m de chez moi (je vis dans un quartier très reculer du centre ville). Je m’arrange pour tjr avoir de la musique dans les oreilles afin de me créer une bulle. Je m’assoie tjr a proximité des portes de l’ autobus et je regarde dehors la musique aux oreilles.
Bonjour,
Encore un bon article qui exlique bien ces situations d’évitement qu’on connait tous je crois…
Enfin quoi que, pas forcément : par exemple, ça fait des années que je suis ago et avant je ne connaissais pas l’évitement, c-à-d que j’étais stressée une fois sur place mais je ne bloquais pas au point de repousser telle ou telle chose… Enfin, ou alors sur certains trucs, mais j’arrivais pratiquement à tout faire : par exemple, j’étais stressée dans une foule, je marchais vite pour mieux fuir ; mais par contre quand je devais aller à tel ou tel endroit pour faire des papiers par exemple, j’y allais sans avoir le coeur qui bat, la boule au ventre, ou une sensation de stress, de panique qui monte en moi. Or maintenant c’est plus ça, ça s’est accentué…
Mais en tout cas pour revenir à nos moutons : je pense que la plupart d’entre nous connaissent ça, l’évitement ; ça rassure mais en même temps ça ne rassure pas car on se maintient dans notre prison mentale…
En fait, je pense que tu faisais déjà de l’évitement dès le début. L’évitement, c’est tout simplement l’évitement à la peur. Marcher vite en est un, changer de comportement en fait, face à une situation banale peut être un évitement. C’est important de savoir lesquels nous pratiquons dans notre quotidien, car une fois le doigt mis dessus, on peut changer une habitude, un rituel…
Oui, c’est vrai tu as raison Alice, c’était bel et bien de l’évitement… J’en suis sûre désormais : je me rappelle une fois m’être surprise en train de courir pour ne pas rater le bus, puis je me suis dit « Mais, je suis bête j’oubliais que j’ai de l’avance ! » Et là j’ai compris que je ne marchais pas pour ne pas le rater mais parce que ça me rassurait… Et je ne supportais pas quand des fois dans les foules où tu ne peux pas doubler et où les gens marchent doucement tu doives attendre… Cela me stressait d’être au milieu, je ne prenais pas le temps en fait, comme maintenant, je me pressais car je ne m’autorisais pas la détente… Ca me fait penser à la méditation, en effet ça peut aider à se relaxer, tout comme la relaxation… C’est lié, on stresse trop, on a subi un ou des traumatismes (pour ma part je pense à la surprotection, mais peut-être que ce n’est pas pareil pour tout le monde), et depuis certains situations nous font peur, nous angoissent, génèrenet dont en nous du stress : alors ce genre d’activité (tout comme la sophrologie, comme le parle Mlle Hamelle dans son interview) peut baucoup aider je pense.