Parfois, à l’occasion d’un renouvellement, comme la nouvelle année, (mais aussi un anniversaire ou même une discussion avec des amis ou encore le psy), notre esprit, galvanisé par l’opportunité du changement advenu sous forme de déclic se dit : « Allez ! Cette fois-ci, je sors les rames et j’emmène ce rafiot loin d’ici une fois pour toutes » (on est d’accord, parfois, c’est la pièce d’à côté ou le jardin familial si on a la chance d’en avoir un).
Les grand changements : un bon début ?
Pourtant, si l’esprit magique a le charme et la candeur d’un esprit d’enfant, la réalité prouve que les grands changements n’adviennent qu’à la suite de petites progressions qui se font dans le temps. Même un gros déclencheur n’est lui-même que le fruit du travail du temps.
Notre imaginaire projette en effet volontiers le résultat attendu comme un événement à venir dans les jours qui suivent.
Or, si l’attitude est bonne et louable (on va pas vous reprocher d’être optimiste, quand même ! 😊) elle peut aussi entraîner un découragement et un abandon là où un mélange équilibré et délicat de lâcher prise et de persévérance est le meilleur allié.
Un combat ancestral
Le premier exemple que nous avons tous vécu est : la position debout.Hé oui ! Savez-vous combien de fois un enfant tente de se lever avant de parvenir à rester stable sur ses deux jambes ? 2000 fois en moyenne… avant de pouvoir marcher !
Lorsqu’on y réfléchit, cela prend tout son sens. La nature prend le temps.
L’évolution nécessite en effet de passer par plusieurs stades et de nombreux essais pour parvenir à un but qui, lui-même n’est pas une fin en soi mais une étape du processus de l’évolution.
Face à cela bien sûr, nous ne sommes pas égaux et la culture de réussite sociale ajoutée aux attentes possibles de l’entourage immédiat (professionnel, amical et familial) ajoute une pression potentiellement exponentielle à ce qu’on peut attendre de soi.
Entre la nouvelle année et le printemps : les grandes résolution
Mais revenons aux résolutions.
On est le 31 décembre, une coupe de champagne à la main. Si tout va bien, on est dans une ambiance propice à la joie, voire l’euphorie.
Et là, d’un coup, l’esprit se met à dessiner des projets où on se voit (selon ses attentes personnelles) riche et célèbre, admiré par ses collègues et ses amis, on se voit très concrètement en train de terminer ce livre qu’on a commencé à écrire et qu’on doit alors absolument finir, d’appeler son meilleur ami à qui on n’a pas donné de nouvelles depuis trop longtemps, à ranger son appartement ou sa chambre qui voit s’entasser les affaires accumulées au fil du temps, à prendre enfin ce rendez-vous chez le dentiste, etc. (avec un petit effort, chacun trouvera sa bonne résolution).
Souvent, la projection est réaliste, les images précises, et le cerveau, avec son potentiel de construction par association a déjà trouvé quelques moyens de réaliser lesdites résolutions !
C’est là, en général qu’apparaît la formule : « Bon, bin y’a plus qu’à ! »
À ce moment là, un facteur qu’on avait oublié se glisse déjà dans nos pensées, avec la rapidité d’une souris et à la fois, la lenteur tranquille du pachyderme : le temps.
Dès les premiers instants, on peut facilement se trouver confronté à l’idée selon laquelle la mise en œuvre de nos projets va réclamer un minimum d’investissement. La procrastination, qui n’est jamais bien loin, entre alors en jeu et quitte le banc de touche sur lequel elle était allée fumer une clope et prendre quelques cafés et elle vous bégaye à l’oreille avec son habituelle et trompeuse frénésie anesthésiante qu’il va être plus difficile que prévu de réaliser ces (pourtant très bonnes) résolutions.
Et le discernement dans tout ça ?
Or, depuis que l’enfant que vous fûtes apprit à se tenir droit sur ses jambes, non pas un beau mercredi de printemps mais quelques milliers de fois avant ça, le temps (encore lui), est passé.
Et il avait dans son cortège, accumulé l’expérience qui elle-même vous a indirectement conduit à vous demander si tout ça valait vraiment le coup.
Pourtant, si le point de départ a éclos dans votre cerveau, c’est un processus similaire qui vous a poussé à imaginer toutes ces résolutions et leur application bien réelle.
Vous avez tout simplement émis l’idée du point de départ.
Prendre les choses une par une
Ce qui se joue sur la durée, c’est la régularité et la rigueur avec laquelle on s’appliquera à donner corps à nos belles résolutions.
Cette durée, dont le ressenti nous la fait apparaître plus ou moins longue est l’un des principaux facteurs de découragement. Aussi, pour ne pas verser dans l’utopie, on pourra tenter de réfléchir à ce qui est faisable et en combien de temps, quitte à changer son planning en cours de route (les erreurs existent et comme dirait Carl dans les Simpson : “c’est pour ça qu’il y a des gommes au bout des crayons”).
Et tiens, si on commençait une liste réaliste des grandes résolutions ?
C’est un début intéressant. Une suite propice aux changements serait de classer ces résolutions par ordre de priorité qui permet de distinguer au lieu de cumuler.
Si on y parvient, ce sera déjà un travail de projection ancré dans le réel. Pas mal, non ? :)
Si on doit se rappeler d’une chose c’est qu’il est donc plus efficace et facile de changer un peu tous les jours que totalement en une fois.
Alors, quelles sont vos grandes résolutions en ce début d’année ?