À quoi ça me sert l’agoraphobie ?

C’est un titre assez intrigant, non ? Nombre d’entre vous se diront, « mais à rien du tout, ça me pourrit la vie, quelle question! ». Pourtant, quand on se pose la question, vraiment, ce trouble est là pour une bonne raison. Et s’il a de bonnes raisons d’être là, pourquoi partirait-il ?

L’agoraphobie, souvent perçue comme un fardeau, peut également être explorée sous un autre angle, celui de l’opportunité de croissance personnelle. Bien que cette condition puisse entraver la liberté de déplacement, elle offre des enseignements précieux et peut être vue comme une étape vers une vie plus épanouissante.

Un mécanisme de défense

L’agoraphobie est souvent accompagnée d’une anxiété intense face à des espaces ou des situations spécifiques. Les individus qui en souffrent peuvent éviter les lieux publics, les transports en commun ou les grandes foules, se retrouvant ainsi limités dans leurs activités quotidiennes.

Le corps créé des mécanisme de défense, accompagné de symptômes comme le rythme cardiaque qui s’accélère, les jambes qui flagellent, une chaleur intense ressentie, ou encore une déréalisation qui s’opère. Le corps créé ça, à partir d’informations que le cerveau lui transmet. Pourtant, ce n’est pas de rentrer dans le métro ou d’être seul chez soi, ni d’être au milieu d’une foule qui est dangereux, c’est bien soi-même dans cette situation qui est angoissant. L’agoraphobie, quand elle est au stade de trouble panique, est en quelque sorte une phobophobie : la peur d’avoir peur. Pourquoi est-ce si dangereux d’avoir peur? Il y a bien des gens qui rentrent dans des manèges à sensation pour éprouver cette émotion, ou qui vont voir des films d’horreur, ou qui font des sports extrêmes. Quel est votre rapport à la peur, et pourquoi est-ce un problème ?

Un vide à combler

Vivre avec une peur aussi présente, c’est un peu comme être accompagné par une présence qui prend énormément de place. On s’habitue à elle, on commence même à l’apprécier, voire à lui faire de plus en plus de place.

Imaginez qu’un jour, quelqu’un s’installe chez vous sans que vous l’ayez invité. Il s’incruste, prend ses habitudes. Se sert dans votre frigo, dort dans votre salon, vous accompagne partout. Et commence à vous donner des ordres : « Gratte-moi le dos, apporte-moi le petit-déjeuner au lit, cire mes chaussures, laisse-moi ta chambre et vas dormir au salon… » Si vous lui obéissez, quelle raison aurait cette personne de partir de chez vous ? Aucune : plus vous vous soumettrez, plus l’hôte indésirable prendra ses aises chez vous, et n’aura aucune tendance à quitter votre domicile.

Eh bien, c’est exactement ce qui se passe avec votre phobie : si vous lui obéissez à chaque fois qu’elle vous dit « ne fais pas cela », « baisse les yeux », « fais un détour », « prends la fuite », « ne sors pas sans te faire accompagner », alors elle n’a aucune raison de diminuer, encore moins de disparaître.

Christophe André – Psychologie de la peur

Une invitation à l’introspection

Les moments de retrait forcé peuvent conduire à une exploration intérieure, à la recherche de réponses sur les origines de l’anxiété et des mécanismes pour la surmonter. Cette peur profonde est bien créée de toute pièce, certainement par quelque chose antérieur, ou un « mauvais ancrage » dans le réel. Quel est le bénéfice de cette peur ? Qy’en tirer positivement ? Comment peut-on peut-on remplacer cette peur ? Comment vivre sans ?

L’opportunité de la connaissance de soi

Lutter contre l’agoraphobie nécessite de comprendre ses peurs, ses pensées irrationnelles et ses réactions. Ce processus offre une opportunité unique de mieux se connaître, de découvrir les déclencheurs spécifiques et de développer des stratégies pour les affronter.

Une évolution personnelle possible

Surmonter l’agoraphobie peut être le catalyseur d’une évolution personnelle significative. Ceux qui choisissent de faire face à ce défi avec détermination peuvent développer une résilience accrue, une empathie envers eux-mêmes et les autres, ainsi qu’une appréciation renouvelée pour la vie.

Redéfinir la perception de l’agoraphobie

Bien que l’agoraphobie soit souvent considérée comme un obstacle, elle peut également être perçue comme une occasion de se transformer et de grandir. Que pourrait devenir votre vie sans agoraphobie ? Qu’est-ce qu’elle représente vraiment pour vous ? En abordant cette condition avec compassion et en adoptant une perspective positive, il devient possible de tirer des leçons précieuses de ce défi mental et de cheminer vers une vie plus épanouissante.