Comprendre l’agoraphobie: dépasser les idées reçues

L’agoraphobie, souvent mal comprise, est bien plus qu’une simple peur des espaces ouverts. Cette phobie complexe peut avoir un impact significatif sur la vie quotidienne de ceux qui en souffrent. De nombreuses idées reçues restent bien ancrées dans l’imaginaire collectif. Cet article amène un certain regard sur la façon dont peut être perçue ce trouble.

Qu’est-ce que l’agoraphobie ?

L’agoraphobie est une phobie caractérisée par la peur intense des situations ouvertes, des foules, des espaces publics et des endroits où s’échapper peut sembler difficile. Contrairement à une croyance populaire, elle ne se limite pas uniquement à la peur des grands espaces, ni des espaces publics. Beaucoup de situations peuvent alors être anxiogènes, comme conduire sur une autoroute ou faire la queue au supermarché. Nous avons essayer d’en faire une liste non exhaustive dans cet article : Une liste de situations évitées en tant que personne souffrant d’agoraphobie. Ces nombreuses situations amènent le phobique à éviter voire totalement arrêter de faire certaines choses ou d’aller dans certains lieux, et dans les cas les plus extrêmes, de ne plus sortir de chez lui.

Idée reçue : La peur des espaces ouverts

L’agoraphobie, contrairement aux phobies simples comme l’arachnophobie, est une phobie complexe, tout comme la phobie sociale. L’objet de cette phobie est complexe car il est difficilement définissable, ce sont de multiples petites choses qui vont déclencher une peur intense. Les personnes souffrant d’agoraphobie n’ont donc pas les même peurs : l’une pourra se trouver mal dans un espace très ouvert comme un champ ou une grande place quand l’autre fera une crise d’angoisse dans une petite ruelle. Une autre se sentira mieux chez elle, bien entourée de choses familières quand une autre préférera être dehors au grand air. Les symptômes diffèrent aussi d’une personne à l’autre.

Idée reçue : La timidité

L’agoraphobie va au-delà de la timidité. Il s’agit d’une anxiété intense qui peut entraîner des attaques de panique sévères. Les personnes souffrant d’agoraphobie peuvent éviter activement ces situations par crainte de déclencher une crise de panique. On parle alors d’un trouble panique qui est un trouble anxieux, défini par l’OMS. Voir l’article sur le trouble panique.

Idée reçue : L’agoraphobie est rare

L’agoraphobie est plus répandue que beaucoup de personnes ne le pensent. Elle peut toucher des personnes de tous âges, sexes et milieux socio-économiques. Les statistiques indiquent que des millions de personnes dans le monde souffrent d’agoraphobie à des degrés divers. En France on parle de 2 à 4% de la population. Ce sont donc entre 1,4 et 2,8 millions de personnes juste dans notre pays. Les femmes sont plus touchées et représentent 70% des personnes atteintes.

Idée reçue : Les personnes souffrant d’agoraphobie choisissent d’éviter les situations redoutées

Éviter les situations redoutées est une stratégie de gestion de l’anxiété, mais ce n’est pas un choix délibéré. Les personnes souffrant de cette phobie luttent souvent contre leurs propres désirs de participer à des activités normales, mais la peur peut être écrasante. Tout le monde préférerait sortir de chez soi simplement sans se poser de question. Ce n’est malheureusement pas possible pour tous.

Idée reçue : L’agoraphobie est une faiblesse mentale

L’agoraphobie est une phobie complexe qui peut nécessiter un traitement professionnel, voire médicamenteux. La stigmatisation entourant la santé mentale peut souvent empêcher les personnes atteintes d’agoraphobie de chercher l’aide dont elles ont besoin. De plus, s’il faut le rappeler, l’agoraphobie peut empêcher une personne de sortir de chez elle, ou du moins de se déplacer. Il leur est d’autant plus compliqué de pouvoir se faire diagnostiquer, d’aller ne thérapie et de se soigner. Les symptômes, parfois impressionnants, de ce trouble, ne sont pas liés à une quelconque aliénation. On parle bien d’un trouble anxieux, l’agoraphobie n’est donc pas une maladie grave, même si elle peut entrainer d’autres troubles différents, comme la dépression, d’autres phobies, un trouble anxieux généralisé. L’agoraphobie n’est finalement qu’un mécanisme de défense.

Idée reçue : Les agoraphobes sont tous les mêmes

Chaque personne vivant avec l’agoraphobie a une expérience unique. Les déclencheurs, les symptômes et les mécanismes d’adaptation varient d’une personne à l’autre. C’est pour cela que c’est une phobie complexe. C’est aussi pour cela que la pair aidance a toute sa place pour ce trouble : les objets de phobie peuvent se compléter d’une personne à l’autre. Sur le réseau social d’Agorafolk, Marcel pourra aider Bérangère à s’exposer dans le métro si c’est un problème pour elle, et celle ci pourra l’aider à traverser les ponts car il se liquéfie quand cette situation arrive.

D’ailleurs, parler d’agoraphobe en parlant d’une personne atteinte d’agoraphobie peut l’enfermer dans son trouble. Ce n’est pas se qui caractérise la personne dont on parle, mais plutôt un moment de trouble dans sa vie. Parlons de personnes atteintes ou souffrant d’agoraphobie !

Les personnes atteintes d’agoraphobie sont asociales

Bien que certaines personnes atteintes d’agoraphobie puissent avoir des difficultés sociales, beaucoup désirent des interactions positives mais luttent contre leur anxiété pour y parvenir. Nombreux sont ceux, aussi, qui ne souffrent que d’anxiété lié au lieu et non aux personnes qui les entourent.

L’agoraphobie ne peut pas être traitée

La vie sans agoraphobie pour une personne en ayant été atteinte, même après de nombreuses années, même si elle a prit des proportions telles que la personne a été enfermée chez elle, est possible. Cette idée doit être le fil conducteur de tout ceux qui en souffrent. Ils sont très nombreux, ceux qui reprennent leur vie normale, là où elle a pu changer à cause de ce trouble. Chacun peut trouver ce qui va le guérir, lui amener un meilleur confort de vie, l’amener à s’exposer à ses peurs, en douceur, dans les règles de l’art. Les outils existent, les thérapies fonctionnent, une communauté qui soutient émerge avec Agorafolk, et toute l’info est disponible sur ce blog.

Au-delà des idées simplistes et des stéréotypes

Il est essentiel de reconnaître la complexité de cette phobie et d’encourager la compassion et la sensibilisation. En éduquant le public sur la réalité de l’agoraphobie, nous contribuons à briser les préjugés et à créer un environnement plus compréhensif pour ceux qui vivent avec cette condition. Je dis souvent que l’agoraphobie n’est pas grave, elle est importante et urgente à soigner. On ne doit pas s’habituer à vivre avec, à apprendre tous ces évitements et s’habituer à la peur. Il faut rapidement trouver des solutions quels que soient les degrés d’angoisse, et avancer, à tous petits pas au début.

En savoir plus sur le trouble panique et l’agoraphobie


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