Il n’est pas toujours possible de formuler ce qu’on ressent. Parfois, on se sent incompris par les autres dans son trouble ou dans une situation propice au stress. Ceci peut émerger du « trop plein » que l’accumulation de questionnements personnels fait surgir au fil du temps.
Savoir rester à l’écoute de soi et des autres
Il est important de rester à l’écoute des émotions qui nous traversent tout en sachant parfois communiquer sur notre état. L’objectif est de pouvoir à son tour rassurer ses proches tout en prenant un peu de recul.
La formulation verbale et écrite participe à l’objectif de créer un environnement de confiance autour de soi et pour soi. Pour que cela agisse comme un cercle vertueux, la communication servira à trouver des mots, mais aussi des rituels, des signes et des formulations à émettre ou à recevoir lors des attaques de panique.
En effet, savoir s’observer lors d’attaques de paniques est non seulement un premier pas vers la pleine conscience mais aussi un geste pour soi dans un but d’auto-guérison.
Par exemple, on peut s’entraîner à exprimer un besoin d’aide en cas d’attaque de panique ou d’anxiété omniprésente. Ceci réclame une capacité d’auto-observation et du lâcher-prise. Mais on peut solliciter l’aide d’un proche ou d’un “folk” pour examiner avec recul les signes que l’autre manifeste dans ces moments là. Et ce, tout en lui permettant d’agir comme un miroir et d’être à son tour observateur si on commence à perdre pied.
Effectivement, on est plus forts ensemble et les pouvoirs de la pensée omniprésente peuvent être “raisonnés” plus aisément et en confiance avec un pair-aidant.
La perception et la réalité
On peut aussi noter que la pensée envahissante a également pour conséquence de morceler les souvenirs et la faculté de concentration.
On n’arrive ainsi plus : – à distinguer clairement les souvenirs réels des souvenirs fantasmés, – à mettre ses réflexions en ordre pour se concentrer sur des solutions. Il en résulte : – d’un côté l’incapacité à faire la part des choses, – d’autre part, l’entretien des ruminations qui se font passer pour des réflexions mais n’en sont pas.
« La tendance au souci repose sur une gigantesque intolérance à l’incertitude. La question « que va-t-il se passer? » déclenche instantanément des flots de ruminations inquiètes ».
Christophe André, dans « Les états d’âme : Un apprentissage de la sérénité »
Le repli sur soi est parfois une réponse à l’hostilité ou le stress généré par des événements sur lesquels on n’a peu ou pas de prise. Il est normal de ne pas pouvoir gérer à la fois son stress et celui des autres. Mais on peut tout-de-même agir sur le moyen et le long terme en se demandant comment se mobiliser.
Trouver de l’aide
Pour cela, vous n’êtes pas seul : activez la communauté présente sur Agorafolk et autour de vous pour commencer à évoquer ce sujet avec d’autres phobiques et paniqueurs.
Conseil N°1
Rester proactif, même un peu.
Conseil N° 2
Se rappeler qu’il vaut mieux faire de petites choses souvent que de grandes choses rarement.
Conseil N°3
Se fixer des objectifs réalistes (sans s’empêcher de voir loin !).
Conseil N°4
Se projeter dans ce qu’on voudrait vivre et là où on voudrait être dans quelques années.
Conseil N°5
Trouver le courage de se demander si, à son propre rythme, on parvient à atteindre les objectifs qu’on s’est fixés.
Conseil N°6
Méditer, prendre le temps de s’occuper de soi avant de devoir gérer le flux des ruminations.
Pour avancer, partagez vos efforts, vos doutes. On est plus forts à plusieurs même lorsque les efforts sont voués à notre propre réussite. Ce qui vous fait du bien fait aussi du bien aux autres : voir qu’on peut y arriver et que, dans tous les cas, on essaie !
Quelles solutions pour agir ?
Agir durablement n’est pas toujours possible, car l’environnement ne peut pas être considéré comme un tout uniforme avec lequel on traiterait de façon contractuelle et définitive. La communication nous apprend aussi que l’interprétation et la tolérance sont des notions sociales et contextuelles mais aussi très personnelles. Mais chacun peut être à l’écoute de ses propres émotions, et grâce à la méditation par exemple, devenir attentif à ses pensées sans qu’elles ne deviennent envahissantes et qu’elles se transforment en ruminations. Mettre des mots sur son trouble permet de mieux identifier ses peurs afin de les démystifier pour soi-même et son entourage. L’inconnu entraîne en effet parfois une idéalisation, pouvant aller jusqu’à une déification ou une diabolisation : c’est la première phase d’une mystification qui entraîne parfois un décalage de perception avec le réel.
Idées pratiques
Lorsqu’on passe à une considération davantage factuelle, on pourra par exemple écrire dans un journal de bord qu’on rouvrira à l’occasion pour relire les épreuves auxquelles on fait face chaque jour.
Il faudra prendre soin de raconter le plus objectivement possible les faits relatés. Ceci n’empêche pas de réserver un commentaire aux émotions qu’on aura ressenties mais en décrivant de façon plus factuelle les choses qui nous arrivent, on fait plus facilement le lien avec des événements qu’à des ressentis (qui ont le désavantage de ne présenter qu’une facette partielle et temporaire, et donc changeante des faits).
Revenir à la lecture de ces mots une fois apaisé ou avec le recul du temps donnera l’occasion de prendre des mesures pour établir des actions et avoir davantage d’indices sur son trouble et ses émotions.
Christophe André suggère à juste titre, dans ses 10 commandements anti-peur (Psychologie de la peur – Craintes, angoisses et phobies – Édité par Odile Jacob) : « Informez-vous vraiment sur ce qui vous fait peur ».
Avec cette injonction, il propose une prise de conscience qui est le début véritable d’un travail sur soi.
Rencontrez des pairs-aidants
Identifier : mieux communiquer, mieux se faire comprendre. C’est dans cet état d’esprit qu’Agorafolk propose les apéros-rencontres entre pairs pour partager ses expériences et découvrir qu’on n’est pas seul(e) dans son trouble.
Les expositions, et leur évaluation en amont et en aval servent à ça : s’observer avec recul en évitant au fil du temps de se faire envahir par ses pensées… ou ses ruminations déguisées en pensées 😉
Une phrase peut conclure cet article avec légèreté (mais pas sans profondeur) : « Passer de l’enjeu au jeu »
Alors bonne(s) exposition(s) !
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